mardi 8 juillet 2014

Troisième article dans Onex Magazine

Le troisième et dernier article sur notre voyage dans le Onex Magazine a été publié au mois de juin. Rédigé quand nous étions encore sur la route, nous en avions profité pour partager quelques réflexions sur les pays traversés, pays à la fois loin géographiquement de la Suisse et pourtant si proches dans notre monde globalisé...

Les liens vers l'article ou le magazine en entier sont dès maintenant disponibles sur notre page Revue de presse.

dimanche 23 mars 2014

Buenos Aires - fin d'une extraordinaire aventure

Voilà quelques jours que nous sommes de retour en Suisse, mais il n'est jamais trop tard pour vous faire l'article de nos derniers moments en Amérique du Sud, à Buenos Aires !!!

Nous avons pu loger chez Gerardo et Magui, deux cyclistes rencontrés au début de la Route australe. Nous avions passé Nouvel An avec eux !

Excusez-nous les têtes un peu endormies... Nous avons pensé à faire la photo le dernier matin, juste avant qu'ils ne partent travailler !


C'est une ville que nous avons vraiment beaucoup appréciée ! Buenos Aires se trouvant au bord du très large Rio de la Plata, la zone est bien aérée et nous n'avons que très peu ressenti la pollution.

Puerto Madero est le quartier le plus jeune de Buenos Aires. Un joli mélange entre la très vieille frégate Presidente Sarmiento et le moderne pont de la femme.


Les températures étaient bien différentes de celles d'Ushuaia ! Presque 30°C, alors que nous avions de la neige en quittant le Sud du pays.


Bon, nous ne sommes pas non plus allés nous promener dans les quartiers "chauds" de la mégapole ! Les bidonvilles de Buenos Aires sont les villas miseria. La vie n'y a pas beaucoup d'importance, la drogue et les meurtres y sont monnaies courantes... C'est malheureusement aussi une partie de la réalité de ces (méga)-grandes villes d'Amérique du sud.

Et finalement (ou déjà)... le RETOUR !! Un bel accueil par la famille à l'aéroport :-) Et les vélos sont arrivés en parfait état dans nos cartons "home made" ! Mission donc réussie !


Il est bien loin le temps où l'on pédalait à quelques 3000 mètres d'altitude, entourés des magnifiques paysages péruviens.... Mais que de beaux souvenirs !!


Encore un tout grand MERCI à tous ceux qui nous ont généreusement soutenu pour nous permettre de vivre cette incroyable expérience ! Nos remerciements vont notamment à tous nos sponsors, dont les logos sont affichés sur la droite de notre blog, ainsi qu'à toutes les personnes nous ayant soutenu personnellement. Votre générosité nous a fortement touchée ! Également MERCI à tous ceux qui nous ont suivi et encouragé durant ces 8 derniers mois. En espérant que nos petits articles vous auront fait un peu voyager avec nous :-) De notre côté, nous aurons eu beaucoup de plaisir à partager notre aventure avec vous !


A la prochaine aventure !

vendredi 21 mars 2014

Ushuaia - nos derniers kilomètres à vélo

Nous avons passé 10 jours à Ushuaia avant de prendre l'avion pour Buenos Aires. A l'origine de la ville, une prison (1896-1947) où était envoyé les criminels dangereux et plus tard aussi des opposants politiques. Les prisonniers ont ainsi été utilisés pour construire la colonie argentine et ainsi avoir une présence argentine en Terre de Feu, face aux chiliens. 

Ushuaia a pour slogan touristique d'être "le bout du monde". Ce qui est vrai, c'est que c'est la ville la plus australe du monde, avant l'Antarctique. Mais le Chili détient la palme avec le village le plus au Sud, Puerto Williams, situé sur l'île Navarino de l'autre côté du canal de Beagle. Ushuaia est aussi un lieu de départ très important pour l'Antarctique. Dans l'auberge de jeunesse dans laquelle nous étions, environ 50% des gens s'y rendaient ou en revenaient. Les prix, en fin de saison, allaient de 4000 $ US à environ 6300 $ US pour 11 jours de voyage... En pleine saison, il faut compter le double ! 


Il y a aussi eu quelques jours de Carnaval ! Nous avons assisté au "cortège du Carnaval", formé par des associations ou des groupes de communautés, notamment boliviennes (il faut avouer que l'on n'a pas très bien compris comment ils étaient arrivés ici). Les groupes étaient plus ou moins bien organisés et déguisés, ces marionnettes géantes étant certainement le meilleur que l'on ait pu voir. 


Un peu différent de nos guggenmusik mais sympa aussi ;-)


Ushuaia se trouve entre les montagnes et le canal de Beagle. Les possibilités sont nombreuses pour se balader dans la région, à pied ou en bateau. Nous nous sommes rendus 2 jours dans la Parc national de Tierra del Fuego, nos derniers kilomètres à vélo! Il y a plusieurs sites de campings, payants ou gratuits, et l'entrée au parc est valable pour 2 nuits.

Nous avons choisi de grimper le Cerro Guanaco, 970 m de dénivelé en partant du niveau de la mer, pour avoir une vue panoramique sur le canal de Beagle. Une très belle ballade.


Le dégagement en haut était vraiment superbe ! Nous avons aussi eu de la chance avec le temps ce jour-là ! En effet, il est rare qu'il ait un jour sans pluie à Ushuaia et cette dernière a bien voulu attendre que l'on soit de retour à la tente pour tomber.


Vue sur Ushuaia et la piste de l'aéroport.


En 1946, les colons ont fait la grosse erreur d'introduire 25 couples de castors canadiens pour le commerce de la fourrure... Maintenant, ils tentent d'éradiquer l'espèce qui cause d'énormes dégâts sur les écosystèmes. En effet, ce n'est ni une flore ni un milieu "adapté" à ces rongeurs, comme c'est le cas au Canada. Les arbres n'arrivent pas à repousser une fois blessé par les castors et les barrages construits par ces bêtes ont créé de grandes zones inondées, néfastes pour les écosystèmes de la zone.

Dans le parc, ils essaient de limiter les dégâts causés par les castors, sans toutefois tenter de supprimer les animaux (c'est quand même une réserve naturelle...). Ainsi, ils ne chassent que le nombre nécessaire de castors pour que ces derniers ne ressentent pas le besoin de s'étendre à d'autres zones.

Au début de la semaine, le climat était plutôt printanier avec des températures bien agréables (jusque vers 20°C). Et puis un matin.... il neige !! Nous avions décidé de monter au Cerro Martial pour voir le glacier du même nom. On se serait vraiment cru en plein hiver !


Il y avait aussi de bonnes rafales de vent bien piquantes pour les joues !


Et est arrivé le temps de préparer les affaires pour le retour... Fin de la saison des vélos à Ushuaia et donc impossible de trouver des cartons de vélo (plus pratique quand même). Nous avons donc récupéré des cartons de frigo pour construire nos boîtes.


Et après 13h de boulot, nous étions prêts !


lundi 10 mars 2014

Punta Arenas - Ushuaia

En quittant Punta Arenas, nous avons aussi laissé dernière nous la Patagonie. Nous avons ainsi traversé le Détroit de Magellan pour gagner la Terre de Feu ! La pampa s'étend de Porvenir à Rio Grande (côte atlantique) et le vent peut souffler extrêmement fort (des rafales jusqu'à 140 km/h selon les dires locaux), généralement d'ouest en est (westerlies). On aurait donc pu avoir un très bon vent dans le dos, sauf que plutôt "exeptionnellement", il n'y avait rien.... 


La Terre-de-Feu fut d'abord habitée par les Selk'nams, les Yagans et les Alakalufs, dont la présence semble remonter à environ 6000 ans avant J.-C.. La venue des colons, le développement de l'élevage intensif d'ovins, puis la découverte de filons d'or, mèneront à une extention très rapide de ces peuples (en seulement quelques décennies). Il est même question de génocide concernant les Selk'nams, principaux habitants de la Terre de Feu d'alors, tant leur disparition fut rapide. Concerant les Yagans, le misionnaire anglais Thomas Bridges, premier homme blanc a avoir vécu en Terre de Feu, en a recensé 1000 en 1884 peu après son arrivée sur l'île, 397 deux ans plus tard en 1886 et plus que 110 en 1897... Cela montre la rapidité à laquelle ce peuple a disparu.


De la colonisation, il ne reste que quelques estancias qui pratiquent encore l'élevage. Certaines ont aussi développé leur activité pour le tourisme (démonstration de tonte des moutons, marquage des animaux, randonnées à cheval, etc). Et dans ces grandes étendues, c'est aussi parfois les seuls lieux pour les cyclistes pour trouver de l'eau ou s'habriter du vent.


A l'estancia Teresita, entre Porvenir et San Sebastián, on nous a même logé dans le bâtiment des saisonniers. Camille avec un des 3 employés qui est venu nous proposé le déjeuner au petit matin ! Vraiment très sympa !


Le propriétaire de l'estancia avait environ 9000 moutons ! C'est cependant bien loin des 175'000 dont certaines estancias pouvaient parfois disposer à l'époque...
Un balot de laine pèse dans les 250 kg. Ils attendent cependant pour les vendre car le dollar est actuellement très bas selon eux et ils espèrent que cela va remonter ces prochains mois. Ils voudraient en tirer au moins 500'000 pesos chiliens, soit environ CHF 850.-, par paquet. On a compté envion 45 paquets, c'est-à-dire quelques CHF 38'000.- pour le tout... Quand on sait que c'est leur principal revenu annuel, il n'y a plus trop de quoi faire fortune dans ce domaine... Nous avons du reste vu ces jours dans un journal argentin que le prix très bas de la laine engendrait quasiment "un problème social" en Terre de Feu, tellement l'activité devenait peu rentable.


Nous avons aussi vu passablement de ces camions bien chargés en laine ou parfois même en moutons :-)


De manière plutôt surpenante, de nombreux colons de la Terre de Feu, arrivés au début du XXème siècle, provenaient de Croatie, surtout de l'île de Brac. Soumis à un service militaire de 6 ans pour l'Empire austro-hongrois auquel ils étaient rattachés, la production viticole de leur île alors affectée par une maladie et l'espoir d'une vie meilleure en a motivé plus d'un ! De nombreux  noms ont donc une consonance des pays de l'Est de l'Europe dans la région. La seconde plus importante vague d'immigrés provenait de l'île chilienne de Chiloé.

Les colons ont entièrement clôturé l'île de Terre de Feu pour marquer leur parcelles. C'est bien sûr plutôt mauvais pour la faune de l'île. Nous avons souvent vu les guanacos sauter par-dessus ces barrières. Mais parfois, il ne restait plus que leur carcasse pendue à la barrière... Un obstacle pas toujours évident pour ces bêtes !

Nous avons eu droit à de véritables démonstrations de saut ! Et même pu en photographier une !!!


Parmis les richesses principales de la Terre de Feu, il y a aussi les gisements de pétrole et de gaz. L'énergie ne coûte quasi-rien en Argentine, ce qui fait que vous passerez souvent dans des lieux sur-chauffés (chauffage au gaz), fenêtres et portes grandes ouvertes pour avoir un peu de frais !! Sans blague, on nous a répondu plus d'une fois quand on a demandé à couper le chauffage, par exemple dans une chambre d'hôtel, "mais ouvrez la fenêtre !"... 


Et il était évidemment impossible de ne pas s'arrêter à LA panaderia (boulangerie) de Tohluin, 100 km avant Ushuaia. En effet, le propriétaire Emilio accueille gratuitement et avec grand plaisir les cyclistes pour la nuit ! Il a même aménagé une pièce avec 3 lits dans un des entrepôts de son entreprise qui semble plutôt bien tourner !


En l'occurence, la chambre était déjà occupée par un allemand et deux colombiens alors un des employé nous a mené jusqu'à la salle de sport ! On y est finalement resté 2 nuits :-) 


Nous n'aurons pour ainsi dire pas eu beaucoup de conctact avec Emilio mais surtout avec la "dame des empanadas". Elle cuisinait à côté de la chambre des cyclistes et aimait bien papoter avec eux :-) Et Camille n'aura pas transporté pour rien durant sept mois et demi ses 2 pièces de 1 fr. suisse, car on a fait une grande heureuse pour sa collection !


jeudi 6 mars 2014

Bahía Inútil - Les Manchots Royaux

Sur la route, nous avons fait le détour par la "Baie Inutile", dans le détroit de Magellan, pour y voir une colonie de Manchots Royaux. C'est la seule qui se trouve en Terre-de-Feu et hors de la zone (sub-) antarctique. Il ne fallait donc pas manquer l'occasion !

La présence de manchots royaux dans la région a pu être datée à quelques 5000 mille ans, grâce à des os qu'utilisaient les populations natives comme ustensiles. Sauf qu'ils ont ensuite disparu. Lors de la colonisation, le terrain est devenu la propriété d'une estancia et cela fait moins de 10 ans que les manchots reviennent petit à petit ! Comme les gens affluaient sur le site pour voir les animaux, les propriétaires en ont fait une réserve privée et payante (environ 20.- pp, plutôt cher pour la taille du site)... On a aussi eu le droit de camper et on a donc pu aller voir les manchots à plusieurs reprises. L'occasion de faire de belles photos !

Les manchots étaient principalement répartis en deux groupes d'une douzaine d'individus. Il faisait plutôt chaud et ensoleillé ce jour-là, ce qui n'est pas le temps préféré de ces belles bêtes ! Ils n'ont donc pas beaucoup bougé pendant la journée et ouvraient parfois leurs "ailes" pour s'aérer !


Certains étaient aussi en train de muer. Pendant cette période qui dure environ 2 semaines, ils ne peuvent pas aller dans l'eau n'étant plus assez "imperméables". Ils ont donc fait des réserves de graisse avant et économisent un maximum d'énergie en restant le plus tranquille possible.


En fin de journée.


Il y avait un groupe avec plusieurs jeunes. Certains étaient comme de petites boules grises et d'autres encore plus minuscules, cachés sous un parent, et qu'on voyait à peine.


Les couleurs de ces bêtes étaient juste magnifiques !


Mis à part les manchots, il y avait aussi 2-3 renards bien peu peureux. Attention à la nourriture dans la tente ! Mais ils étaient sympas à observer aussi !

vendredi 21 février 2014

Punta Arenas - Les Manchots de Magellan

A Punta Arenas, nous avons atteint le bout de la Patagonie et le fameux Détroit de Magellan ! Bientôt nous passerons en Terre de Feu, dernier bout de terre habité avant l'Antarctique. Une fois n'est pas coutume, nous avons fait nos touristes et embarqué pour l'Isla Magdalena pour aller voir les manchots de Magellan. Ils sont présents sur l'île de septembre à mars environ pour se reproduire. Ensuite, ils migrent vers le nord (Argentine et sud du Brésil).


Il y aurait été ressencé environ 60'000 couples de manchots (monogames) et environ 200'000 individus sur l'île. Ils n'étaient pas franchement peureux, certains n'hésitant pas à traverser entre les promeneurs les chemins réservés aux touristes.


D'autres aimaient carrément prendre la pause !


Ils communiquaient passablement entre-eux par de drôles de cris et en tendant le coup vers le ciel.


Ils creusent les trous dans lesquels ils nichent.


Et les rendent plus douillets avec de l'herbe et des plumes.


En tout cas, ils nous ont bien fait rire à se dandiner dans tous les sens !


Les prochaines nouvelles seront certainement postées à Ushuaia, ultime étape de notre périple à vélo, dans environ 2 semaines !

Puerto Natales - Punta Arenas

Et c'est parti pour "La Route de la Fin du Monde" ! Nous avons pu réaliser en 2 jours les 240 km reliant Puerto Natales à Punta Arenas grâce à.... l'absence de vent (chose rare par ici!)! Il n'y a finalement pas beaucoup de tronçons sur lesquels nous aurions pu l'avoir bien dans le dos pour qu'il nous pousse tout droit vers le détroit de Magellan. C'est vraiment dangereux quand il souffle latéralement (surtout les rafales) et quand il est de face... dur dur d'avancer ! 


Des meuglements et l'agitation de vaches dans un grand enclos au bord de la route ont attiré notre attention, car d'habitude elles sont plutôt calmes, étant en quasi liberté tellement les enclos sont immenses.


Nous avons donc fait halte et les paysans qui étaient là nous ont fièrement invité à venir voir ce qui se passait ! Âmes sensibles et défenseurs des animaux, attention aux images qui suivent ;-) En effet, nous avons assisté au marcage des veaux. Il y a pour cela deux façons de procéder...

La première, ressemble à une drôle de machine, mais c'est peut-être la moins pire pour les bêtes... Les veaux arrivent par le couloir en bois de gauche et atterissent dans l'espèce de "toasteur" géant vert.


Et Hop ! Faut pas le louper au passage sinon il file tout droit !


Et en moins de 2, le veau est couché sur le côté...


Un petit tatouage représentant les initiales du propriétaire...


Il a pas l'air très content... Mais on vous rassure, ils s'en remettent vite ! Au passage, il a aussi eu droit à 2 jolis piercings dans les oreilles...


La seconde option est le lasso...


C'est un peu plus violent quand même... et impressionnant à voir quand ils mettent l'animal à terre !


Les veaux étaient du mois d'octobre et c'est à leur 18 mois qu'ils seront envoyés à la boucherie, l'élevage en question étant entièremment destiné à la production de viande.

Et puis pour finir, quelque chose de plus léger ! Dans la pampa patagonienne, il y a beaucoup de nandous de Darwin, cousins de l'autruche. C'est vraiment trop drôle de les voir courrir à notre approche !!