vendredi 21 février 2014

Punta Arenas - Les Manchots de Magellan

A Punta Arenas, nous avons atteint le bout de la Patagonie et le fameux Détroit de Magellan ! Bientôt nous passerons en Terre de Feu, dernier bout de terre habité avant l'Antarctique. Une fois n'est pas coutume, nous avons fait nos touristes et embarqué pour l'Isla Magdalena pour aller voir les manchots de Magellan. Ils sont présents sur l'île de septembre à mars environ pour se reproduire. Ensuite, ils migrent vers le nord (Argentine et sud du Brésil).


Il y aurait été ressencé environ 60'000 couples de manchots (monogames) et environ 200'000 individus sur l'île. Ils n'étaient pas franchement peureux, certains n'hésitant pas à traverser entre les promeneurs les chemins réservés aux touristes.


D'autres aimaient carrément prendre la pause !


Ils communiquaient passablement entre-eux par de drôles de cris et en tendant le coup vers le ciel.


Ils creusent les trous dans lesquels ils nichent.


Et les rendent plus douillets avec de l'herbe et des plumes.


En tout cas, ils nous ont bien fait rire à se dandiner dans tous les sens !


Les prochaines nouvelles seront certainement postées à Ushuaia, ultime étape de notre périple à vélo, dans environ 2 semaines !

Puerto Natales - Punta Arenas

Et c'est parti pour "La Route de la Fin du Monde" ! Nous avons pu réaliser en 2 jours les 240 km reliant Puerto Natales à Punta Arenas grâce à.... l'absence de vent (chose rare par ici!)! Il n'y a finalement pas beaucoup de tronçons sur lesquels nous aurions pu l'avoir bien dans le dos pour qu'il nous pousse tout droit vers le détroit de Magellan. C'est vraiment dangereux quand il souffle latéralement (surtout les rafales) et quand il est de face... dur dur d'avancer ! 


Des meuglements et l'agitation de vaches dans un grand enclos au bord de la route ont attiré notre attention, car d'habitude elles sont plutôt calmes, étant en quasi liberté tellement les enclos sont immenses.


Nous avons donc fait halte et les paysans qui étaient là nous ont fièrement invité à venir voir ce qui se passait ! Âmes sensibles et défenseurs des animaux, attention aux images qui suivent ;-) En effet, nous avons assisté au marcage des veaux. Il y a pour cela deux façons de procéder...

La première, ressemble à une drôle de machine, mais c'est peut-être la moins pire pour les bêtes... Les veaux arrivent par le couloir en bois de gauche et atterissent dans l'espèce de "toasteur" géant vert.


Et Hop ! Faut pas le louper au passage sinon il file tout droit !


Et en moins de 2, le veau est couché sur le côté...


Un petit tatouage représentant les initiales du propriétaire...


Il a pas l'air très content... Mais on vous rassure, ils s'en remettent vite ! Au passage, il a aussi eu droit à 2 jolis piercings dans les oreilles...


La seconde option est le lasso...


C'est un peu plus violent quand même... et impressionnant à voir quand ils mettent l'animal à terre !


Les veaux étaient du mois d'octobre et c'est à leur 18 mois qu'ils seront envoyés à la boucherie, l'élevage en question étant entièremment destiné à la production de viande.

Et puis pour finir, quelque chose de plus léger ! Dans la pampa patagonienne, il y a beaucoup de nandous de Darwin, cousins de l'autruche. C'est vraiment trop drôle de les voir courrir à notre approche !!


Nouvel article dans Onex Magazine

Un second article sur notre voyage a été publié dans l'édition de février d'Onex Magazine, abordant notamment les thématiques de l'eau et des déchets dans les régions que nous avons traversées. Les liens vers l'article ou le magazine en entier sont dès maintenant disponibles sur notre page Revue de presse.

samedi 15 février 2014

El Chalten - Puerto Natales

Le petit village touristique d'El Chalten est surnommé "capitale argentine de l'alpinisme". Il valait donc la peine de s'y arrêter quelques jours. 

L'attrait principal de la région est le sommet Fitz Roy. Bon, autant vous dire tout de suite qu'on ne l'a pas beaucoup vu ! En effet, les nuages entourent sa cime la plupart du temps :-( Pour cette raison, le peuple Tehuelche, et les premiers explorateurs ensuite, l'auraient d'abord pris pour un volcan fumant ! 

Vue depuis le lac del Desierto.


De nombreux alpinistes, passablement de Nord-américains, attendent de bonnes fenêtres météo pour se lancer à l'assaut du Fitz Roy, mais aussi du Cerro Torre, Cerro Solo ou encore des Aiguilles Guillaumet, Mermoz, Saint-Exupéry, etc... Bref, la région regorge de possibilité pour ceux qui maîtrise (pas qu'un peu) piolet, crampons, escalade...

De notre côté, nous avons choisi un tour de 3 jours nous permettant d'avoir de beaux points de vue sur les sommets et les lagunes de la région.  Il y a des emplacements pour camper gratuitement.

Vue sur le Cerro Torre en haut à droite de la photo. Le temps était superbe ce jour-là.


Vue sur le glacier Grande qui plonge dans la laguna Torre, superbe !


Le lendemain, nous avons marché jusqu'à la laguna de Los Tres et au glacier du même nom. On aurait pu avoir une magnifique vue sur le Fitz Roy... dans les nuages sur la photo.


Après notre 2ème nuit, au camping de Poincenot, nous nous sommes rendus tôt à la laguna et au glacier Piedras Blancas avant de redescendre sur El Chalten.


C'est un tour assez classique, pas très difficile car peu de dénivelé et environ 6h de marche par jour, la seule difficulté étant le poid du sac peut-être. La plupart des gens font 2 ballades d'un jour depuis El Chalten, la première à la laguna Torre et la deuxième à la Laguna de Los Tres (environ 8-9h heures chaque randonnée).

Et nous avons repris la route, le Fitz Roy toujours dans les nuages... 


Après 27 km, le programme de la journée a pris une tournure différente de ce que nous avions prévu... Une voiture était retournée sur le toit à une bonne vingtaine de mètres de la route et nous avons aidé jusqu'à l'arrivée des secours. Quatre personnes (dont deux enfants) pour qui les vacances étaient finies, mais qui ont eu, au vu l'état du véhicule, beaucoup de chance. Après avoir passé une heure dans le vent, avec des visages en sang et passablement de souffrance, nous n'étions pas en mesure émotionnelle de continuer. Nous sommes donc retournés à El Chalten avec les vélos et toutes les affaires chargées dans le pick-up de la police (à 160 km/h...). Le lendemain, après une bonne nuit pour récupérer, nous avons repris pour de bon la route.

Depuis El Chalten, le vent devient un paramètre déterminant dans notre avancée. Nous avons, par exemple, mis 3h pour faire 90 km en quittant El Chalten (vent dans le dos) et 3h pour faire les derniers 32 km jusqu'à El Calafate (vent de face...), avec une topographie assez identique ! Le pire est de devoir rouler plein ouest ! Bonjour les Westerlies ! Ces vents très forts soufflent de l'ouest, avec des rafales dépassant les 200 km/h dans certaines régions très plates. Avant Puerto Natales, nous avons dû effectuer 80 km en direction de l'ouest en voiture car c'était impossible et dangereux d'avancer (rafales et traffic !)... On pouvait parfois presque se pencher en avant contre le vent sans tomber ! Il faut aussi penser à un abris pour poser la tente, ce qui ne se trouve pas très facilement dans la pampa que nous traversons actuellement.


Le Lac Argentino. El Calafate se trouve en face.


Depuis El Calafate, nous avons fait du stop (merci à Antoine et Flore pour cette superbe journée!) pour nous rendre au fameux glacier Perito Moreno ! C'est un des rares glaciers qui avance et vite, jusqu'à deux mètres par jour !! Mais le plus beau est d'entendre de gros craquements et de voir de grands morceaux de glace se détacher et s'effondrer dans les eaux du lac Argentino :-)


Périodiquement, le front du glacier vient jusqu'à la terre ferme. Le bras du lac est alors coupé en deux. Le niveau de l'eau monte alors d'un côté et la pression de l'eau creuse le glacier jusqu'à créer une arche. Elle s'effrite lentement puis fini par s'effondrer (vidéo de 2007, à voir !), ça doit être vraiment impressionnant !

vendredi 14 février 2014

Villa O'Higgins - El Chalten

Pour rejoindre El Chalten, en Argentine, depuis Villa O'Higgins (Chili), il n'y a pour ainsi dire aucune route. Dans cette région très sauvage, il faut dans un premier temps traverser en bateau le lac O'Higgins pour rejoindre un sentier de randonnée. La traversée était relativement chère puisqu'il faut compter environ 80 dollars par personne. Et le temps était plutôt maussade ! Après la randonnée, il y a également le Lac del Desierto à traverser. Sauf que le bateau habituel est à l'arrêt pour raison techinque et qu'ils utilisent une petite vedette en remplacement. Le problème est qu'il y a moins de place... et beaucoup de cyclistes qui prennent de la place !! Les billets sont donc limités par jour (1 trajet par jour...).


Le premier jour, le bateau nous a donc débarqué au lieu dit de Candelaria Mancilla. On y trouve un petit hôtel rustique et un terrain où l'on peut camper. De là, il faut emprunter le sentier pédestre qui relie les postes de douane du Chili et de l'Argentine, se dernier se trouvant au bord du Lac del Desierto, de l'autre côté d'un petit col. Nous avons décidé de ne pas entreprendre tout de suite la traversée. En effet, celle-ci devait nous prendre une journée et nous avions les billets pour le bateau seulement le sur-lendemain...


Après une bonne nuit sous tente, nous attaquons donc la montée et passons du Chili à l'Argentine. Le chemin du côté chilien ressemblait à une mauvaise route de montagne avec quelques pentes bien prononcées où il nous a fallu pousser les vélos à deux. Mais il était possible de rouler la grande majorité des 16 kms jusqu'à la frontière.

Quelques passages de ponts un peu cabossés :-)


Mais du côté argentin, c'était un vrai chemin pédestre.


Première chute du voyage, atterissage propre en ordre les deux mains dans la boue ! 


Il avait passablement plu la veille et le chemin était parfois bien innondé et les cours d'eau bien remplis ! On a pu tester l'étanchéité de nos sacoches !


Un joli Pic de Magellan (mâle en l'occurence). Sa tête est d'un rouge magnifique !


Le dernier kilomètre pour arriver sur le lac del Desierto (Argentine) est une belle descente dans une sorte de rigole, pas toujours facile d'épargner les sacoches avant... Et certainement encore moins drôle à faire en montée puisque le trajet ne peut assurément pas s'effectuer avec les vélos chargés.


Partis vers 9h30 de la douane chilienne, nous sommes arrivés de l'autre côté vers 16h30, soit environ 7h pour parcourir 22 km. Entre les récits de certains cyclistes et les randonneurs épuisés que nous avions vu arriver au camping de Candelaria Mancilla, le chemin fut finalement moins dur que ce à quoi nous nous attendions. D'autant plus que nous avons pu prendre le bateau du lac del Desierto le soir-même, nos billets étant normalement pour le lendemain. Gagné un jour !

samedi 8 février 2014

Cochrane - Villa O'Higgins (Route autrale partie 3)

Nous avons passé 2 jours à Cochrane, une des plus grandes "villes" le long de la Route australe. Sur la photo suivante, vue sur le camping où nous avons passé 2 nuits. On se serait cru à une exposition de tentes ! On avait perdu l'habitude de camper avec autant de monde...


De Cochrane, nous avons continué notre route en direction du sud. La région n'est pas connue pour avoir beaucoup de soleil et le temps était effectivement plutôt humide...


Nous avons fait un détour par Caleta Tortel, petit village au niveau de l'océan où l'on ne se déplace qu'à pied le long de pacerelles en bois. Voici une vue sur une partie de Caleta Tortel.


Et les pacerelles ne sont pas vraiment à plat... Ca monte et descend passablement ! Mais le village valait le détour, c'était joli !


Pour rejoindre les 100 derniers kilomètres de la Route australe, il faut prendre un ferry entre Puerto Yungay et Rio Bravo. Le ferry est assuré par la marine chilienne et donc gratuit ! Nous voici juste avant d'embarquer sur le bateau.


Une fois arrivés de l'autre côté, vers 18h45, nous nous sommes installés pour la nuit dans le refuge du débarcadère, avec 4 autres cyclistes. Des plans au sec et gratuits qui sont bien appréciés par les cyclo-voyageurs comme nous !


Le lendemain, nous avons roulé les 102 kms qui nous séparaient de Villa O'Higgins. Nous voulions arriver au bout de la Carretera austral.


La surprise de la journée est venue des condors. Alain a été passablement impressionné par une ombre de presque deux mètres de large juste devant son vélo. Le condor était à quelques 15 mètres au-dessus de nous, magnifique ! Ils étaient plusieurs à planer dans les airs et c'était plutôt inhabituel d'en voir autant et vraiment beau.


Et nous l'avons fait, nous sommes arrivés à Villa O'Higgins, point final de la Carretera austral !!!!